Académie Maestria
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01.08.34 - Nathrezim et Zeppelin

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Message par Admin Mer 3 Fév 2016 - 16:31

Je fais partie des gens qui s’émerveillent des petits riens. Parfois, c’est juste un éclat de lumière soudain au milieu d’un champ de bataille, parfois un sourire quand tout semble chavirer ou un rire au milieu d’une tempête. Mais généralement, mes petits émerveillements sont autrement plus terre à terre : Une belle mécanique, un bon vin, une lame de qualité ou un sort puissant. De toutes les machines qu’il m’a été donné de voir dans ma pas si courte vie, les zeppelins gobelins font partie de mes préférées. Naturellement, je donnerai cher pour avoir les plans du Brise-Ciel de l’Alliance qui est, à mon sens, d’une technologie et d’un raffinement hautement supérieur. Cependant, les zeppelins gobelins, aussi archaïques soient-ils face aux machines plus récentes, restent la base, la matrice de tous les appareils volants. Aussi, lorsque j’y pose le pied, je me sens comme un gamin à la Foire de Sombrelune : je ne sais plus où donner de la tête.

Puis, le fait de pouvoir exploser à chaque seconde contribue à leur charme sans doute.

Dans notre cas, la troupe s’était rassemblée afin de remplir un contrat pour un démoniste humain, Darsin Soltern. Un fêlé. Les Maestrias en comptent un certain lot de dérangé du ciboulot, j’en fais même sans doute parti, mais aucun n’arrive à la cheville du Soltern. La mission était « relativement » simple. Trouver et tuer des invocateurs avant qu’ils n’invoquent des Nathrezims, des seigneurs de l’Effroi pour les plus profanes. Entendons-nous bien la simplicité ne tenait que dans l’énoncé de mission, tuer un démon, c’est une autre paire de manche. Se rendre dans les Terres Ingrates, localiser la grotte remplie d’invocateurs ogres – oui parce que les invocateurs de format standard, ça ne serait pas drôle – et les abattre. Pour cela, le Client nous accompagnait et nous sommes montés dans le Zeppelin Gentepression qu’il avait affrété.

Ce qu’on fait mes camarades pendant le vol ? Strictement aucune idée, et très honnêtement ? Je m’en tamponne. Si vous aviez vu ses hélices, ses boulons et écrous bondissant avec régularité, une symphonie ! Un bâtiment magnifique, avec toutes ses écorchures, ses éraillures. Bien plus vite qu’il ne m’a plu, nous sommes finalement arrivés en vu des Royaumes de L’Est et avons pénétré dans un brouillard dense. Nous avancions lentement. Sur le pont, mes vêtements s’alourdissaient lentement de l’humidité, j’ai donc dû me résoudre et rejoindre dans la soute les autres Maestrias : Tare’sha goûtait aux joies du mal de l’air, Maha dormait quelque part – étrangement, notre exhibitionniste portait des vêtements une fois -, Le Capitaine était muré dans son éternel silence, Linrielle et Lisonelle somnolaient. Main-Tranchée, je crois, méditait et Annatar lisait. Je soupçonne Anyel d’avoir de la peine avec tous les types de véhicules car il était fort calme, ce qui est en soi un signe révélateur d’une sorte de malaise. Etudier le potentiel divinatoire de la chose pourrait être un projet intéressant lors de mon temps libre.

Le paisible interlude s’arrêta en même temps qu’un de nos moteurs dans un vacarme assourdissant. A vue de nez, nous devions alors survoler le Loch Modan et Thelsamar. J’imagine que la brume a fait prendre notre Vaisseau aux couleurs neutres pour un bâtiment de la Horde. Nous avons commencé à perdre, d’abord lentement, de l’altitude. Le phénomène s’est accéléré jusqu’à ce que le vaisseau ne mette à vriller de plus en plus vite. Rapidement, nous avons attrapé des parachutes. Les quelques secondes nécessaires à harnacher tout le monde m’ont paru une éternité. Puis, nous avons sauté pour éviter de nous écraser avec le vaisseau – et exploser avec -. Dans d’autres circonstances, j’aurais sans doute apprécié mon premier saut en parachute. La chute vertigineuse, le sol qui se rapproche dangereusement, le choc à l’ouverture, la vue à mes pieds… Avec le brouillard, l’odeur de souffre et sans avoir la certitude que tous s’en sortiraient, ce fut nettement moins amusant.

Nous avons tourné lentement, comme des oiseaux de proie. L’air chaud et sec nous a lentement attrapé à la gorge. Cendres et scories en rendaient même la respiration pénible en hauteur, sans compter qu’ils s’accrochaient à nos vêtements et nous alourdissaient. Finalement, nous avons atterri sur un monticule rocheux, une sorte de pic. Totalement dispersés et isolés, sans moyen de communications, j’ignorais tout de la situation des mes camarades. Heureusement, je n’étais pas seul. Linirielle et Annatar se trouvaient sains et saufs à mes côtés. Durant de longues minutes, nous nous sommes débattu avec les toiles et les sangles des parachutes ouverts et rapidement emmêlés jusqu’à ce que nous parvenions à nous en libérer. Quelques regards inquiets ont été échangés : Où étaient les autres Maestrias ? Dans quel état ? Comment les retrouver rapidement sans nos précieuses gemmes ?

Nous localiser nous-même ne nous prit guère de temps. Au sud-ouest, le profil reconnaissable du Mont Blackrock, les terres sombres et calcinées, les Gorges des Vents Brûlants s’étendaient à nos pieds. Légèrement au nord-est, nous avons aperçu un tunnel dont les murs d’entrée étaient frappés du Marteau de Forgefer. Six sentinelles et un bouc en gardaient l’entrée. Après hésitation – trois mages, les illusions sont tentantes – nous avons décidé de passer par une passe plus au sud et de nous rendre au campement orc le plus proche dans les Terres Ingrates, notre destination initiale, à la Nouvelle Kargath.

Hormis la rencontre d’un Poulet Cendré portant une médaille au nom de Sergent Ducanal, aucun incident n’a jalonné notre parcours. A la bifurcation menant vers les Terres ingrates, quelques sombrefers et un ogre nous ont, gentiment, arrêtés. Même si l’envie de nous confier une tâche était presque palpable, nous avons simplement rassemblé quelques renseignements sur le possible passage d’autres voyageurs. Ils ont mentionné le passage d’un groupe hétéroclite : Un Tauren, un Sindorei, un orc, un troll et un cadavre. Aucun orc chez les maestria, mais il aurait toujours pu s’agir d’un membre de l’équipage. Toutefois, Annatar parla soudainement des Taurens Chieftains. Certes, la composition du groupe était similaire, mais la mention m’échappa un peu sur le moment. Le jeune mage a continué à babiller sur le sujet pendant quelques minutes encore après que nous ayons pris congé.

Prenant garde à la possible présence de l’Alliance et aux serpents – certains diraient que ça revient au même -, nous avons évité le passage sur les routes et y avons préféré une voie plus à couvert. Nous avions la Tour de la Nouvelle-Kargath en vue, aussi la progression était presque aisée. Fatigués malgré tout, nous avons accueilli la présence d’un orc, ravi de nous voir, avec un certain soulagement. Nous nous sommes vite rendu compte qu’il nous avait mépris pour un groupe du Reliquaire. Profitant de l’aubaine, il nous a demandé de dégager plusieurs caisses laissées là. Le marché était simple : Plus de caisse, une réduction sur trois wyvernes pour sillonner le ciel à la recherche de nos camarades. Avant d’envoyer des produits dangereux à Lune-d’argent, nous avons demandé à vérifier les caisses. Malgré la mention « dangereux », l’absence d’aura arcanique ou de fermeture complexe sur les caisses nous a enjoint à les ouvrir. Nous avons alors constaté la prise du Reliquaire : une série de vase Titans. Bref, aucun danger immédiat hormis la valeur extrême de ce genre de denrée.

Alors que nous allions procéder au transfert, nous avons pu voir Lisonelle, Anyel et Main-Tranchée arriver à dos de wyvernes. Avec soulagement, nous avons accueilli nos camarades. Après rapide concertation, nous nous sommes mis en selle vers le lieu du crash indiqué approximativement par les sentinelles de la Nouvelle-Kargath, Nord-Ouest. Un panache de fumée noirâtre souillait la nuit étoilée et nous guida vers la carlingue. Sur place, hélas, une grande partie de l’équipage avait péri. Le détestable Soltern, par contre, trônait en pestant sur un rocher. A en croire qu’il nous tenait responsable de la débâcle. Deux autres gobelins patientaient avec lui. Assurés que le zeppelin n’allait pas nous exploser à la figure, nous avons rapidement parcouru les décombres à la recherche d’autres survivants… ou cadavres de Maestria. Heureusement, rien. Nous avons repris possession de nos biens et tentés de définir une marche à suivre. Comme toujours en l’absence de chef, nous peinions à définir une stratégie commune et le client, sans cesse, se plaignait et l’ouvrait, insultant ou critiquant. Excédé et fatigué, je lui ai demandé aussi courtoisement que possible de la fermer un peu. Bon, avec le recul, c’était peut-être un peu sec, mais je reste persuadé que la plupart de nos mercenaires en auraient fait de même plus directe encore. J’oubliais assez rapidement l’incident car Annatar avait localisé, grâce à son don pour la divination, les manquants dans un tunnel. Le problème ? Quel tunnel ? Les environs n’en comptaient pas moins de sept différents.

Légers en monture, nous sommes retournés à la Nouvelle Kargath pour en acheter d’autres. Main-Tranchée et Annatar sont parti à l’est alors que nous devions partir vérifier le tunnel nain que mon groupe avait aperçu après atterrissage. Néanmoins, nous devions retourner au zep’ avec une monture pour le Client et les gobelins. Sur place, nous avons pu constaté que l’Impatient avait déjà réduit au silence l’un des survivants. Sans dire mot, privilège client oblige, nous avons mis à disposition la monture. Darsin s’est empressé de la prendre non sans avoir lancé un sort sur le gobelin restant. Il s’en fut alors dans la nuit sans la moindre hésitation. Entendez-moi bien, je ne suis pas un idéaliste féroce non plus, mais prendre une vie de sans froid sans la moindre raison, ça me rend pas spécialement aimable et bien disposé. Toutefois… nous n’avons pas bronché et avons réussi à récupérer le gobelin restant. Encore une fois, nous sommes retournés à la Nouvelle-Kargath pour le confier à des soigneurs. Sur place, nous avons pu constaté que le Groupe du Capitaine sortait de la Taverne. Evidemment, autant dire que cela a provoqué un léger agacement vu les derniers événements et les craintes pour leur vie. Le gobelin terrorisé confié au guérisseur de lieux, je me suis rendu au débriefing.

Crevés, éreintés, tendus par la peur et le choc du crash, le ton est légèrement monté et l’ambiance passa très vite au morose. J’ai ouvert un portail pour la majorité de la troupe alors que le Capitaine et Main-Tranchée restaient sur place en compagnie du Maître-Chat. Tare’sha est parti s’occuper de ses affaires sans plus de commentaires. Une fois sur place, les maestrias sont allés se débarbouiller et se coucher. L’affaire aurait dû s’arrêter là.

Je me suis installé avec ma caisse d’ingé. Je travaillais sur mon nouveau projet de lunettes et de protection pour une armure techno-enchantée. Lisonelle chantait pour chasser la tension et je jouais du tournevis. Petit à petit, j’ai commencé à ressentir un picotement désagréable. Durant de longues minutes, je n’ai pas jugé ça plus dérangeant, tout à mon ouvrage. Puis, peu à peu, une sensation de catastrophe imminente a commencé à me prendre au ventre. On a tous eu un jour ou l’autre l’appréhension d’un événement à venir, vous savez comme moi que c’est difficile à décrire et pourtant ô combien reconnaissable. De sensation, c’est devenu de plus en plus oppressant. Souverainement, ça s’est imposé à moi au point où je n’arrivais plus qu’à penser à cela et… à des pensées plus sombres et plus intimes. Puis… plus rien. Trou Noir.

Je me suis éveillé avec Soltern devant moi, Salve-Serre à mes cotés. Et intuitivement, je savais qui était le fautif. Une part de moi n’avait qu’une envie : détruire la menace de suite, sans attendre. Il me narguait. Encore. Toujours. J’étais sur le fil et je me sentais de plus en plus vaciller. Naturellement, j’ai rassemblé de l’Arcane dans ma main. Ne pas le tuer, non, juste le faire taire sur l’instant, lui faire ravaler son sourire. Salve-Serre m’a alors frappé. Un peu fort à mon goût. D’une certaine manière, on me traitait comme le coupable, comme un gamin capricieux. De l’autre, il avait sans doute raison. Je l’aurai regretté. Je n’étais pas vraiment en pleine possession de mes moyens, la colère et l’incompréhension parlait. Puis, vu la propension du Fêlé à prendre la mouche et éradiquer par simple caprice, même une réplique un peu cinglante aurait remis le feu aux poudres, l’aurait départi de son statut de vainqueur tout puissant écrasant ce qu’il veut de sa botte. Le résultat d’un sort, même l’idée de le changer en une silencieuse tortue, aurait été désastreux. Il continuait encore à me narguer. Toujours. Alors je souriais. Je sais bien sourire pour faire plaisir. Ma tête tournait. Je me noyais encore dans les peurs que son sort avait fait remonté. Les présences autour de moi me devenaient de plus en plus intolérables. Je me rappelle que Salve-Serre me sermonnait sans que j’en saisisse la teneur et le propos. Je voulais partir, être seul. Enfin seul.
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